De nombreuses études ont montré que le surpoids, l’obésité et la sédentarité augmentent le risque de développer un cancer du sein ainsi que celui de rechute après la maladie. De plus, la prise de poids pendant les traitements du cancer augmente les risques de récidive ainsi que de second cancer. Il est donc essentiel que les patientes à risque soient suivies par des professionnels. Aujourd’hui, la prise en charge nutritionnelle se concentre essentiellement sur la patiente elle-même, alors que l’environnement et le soutien social jouent également un rôle déterminant dans l’adoption de comportements adaptés.
ALDEBARAN : intégrer les proches au parcours de prévention
Le projet ALDEBARAN a pour ambition de concevoir et d’évaluer une intervention de prévention nutritionnelle destinée aux patientes atteintes d’un cancer du sein, tout en intégrant leur proche aidant dans le processus. Créée sur les théories du changement de comportement, cette intervention comparera l’efficacité d’une prise en charge nutritionnelle incluant les proches aidants à celle d’une approche classique centrée uniquement sur la patiente.
« L’objectif est double : améliorer les habitudes alimentaires et l’activité physique des patientes, et promouvoir parallèlement un mode de vie plus sain pour leurs proches » explique Pauline Oustric, chercheuse en santé publique et coordinatrice du projet au sein du département Prévention Cancer Environnement du Centre Léon Bérard.
C’est la première fois qu’un projet de prévention nutritionnelle inclut le patient et son aidant.

Les objectifs du projet ALDEBARAN sont de :
- favoriser un mode de vie sain chez les patientes et leurs proches aidants.
- réduire le risque de récidive chez la patiente et le risque de cancer chez le proche aidant.
- développer un nouveau parcours de soin intégrant les proches aidants dans la prise en charge nutritionnelle réduisant la fragmentation entre prévention primaire et tertiaire.
La méthode utilisée et les objectifs souhaités
Un travail de co-construction a été mené avec les binômes patientes–aidants, des chercheurs, assistants de recherche clinique, médecin nutritionniste, diététiciennes et enseignants en activité physique adapté.
L’objectif a été d’identifier leurs besoins et de mieux comprendre les leviers ainsi que les obstacles qui influencent leur adhésion aux recommandations nutritionnelles. Dans ce cadre, des questionnaires ont été adressé à 30 binômes.
À partir des réponses recueillies, des modules dédiés à l’alimentation et à l’activité physique seront élaborés puis proposés aux binômes. Ces futurs ateliers seront construits selon les réponses aux questionnaires transmis aux patients. Ils pourront ressembler à des ateliers favorisant le soutien au sein des duos ou encore des cours de cuisine. L’étude prévoit d’inclure 120 dyades patientes–aidants. Les inclusions ont débuté depuis août 2025.
ALDEBARAN bénéficie du soutien de l’Institut national du cancer (INCa) pour une durée de 4 ans dans le cadre de l’appel à projet « Prévenir, repérer, accompagner : avant, pendant et après la maladie » (SHS RISP).
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La prise en charge nutritionnelle au Centre Léon Bérard