Limiter les séquelles dues au cancer : 3 projets du CLB retenus

APA

Trois études portées par des professionnels du Centre Léon Bérard sont lauréates d’un appel à projets de l’Institut national du cancer concernant l’amélioration des connaissances et des moyens pour diminuer les séquelles dues à la maladie et aux traitements du cancer dans plusieurs domaines (soins de support, qualité de vie dans son ensemble, reconstruction chirurgicale et préservation de la fertilité). 

Limiter les séquelles dues au cancer : 3 projets du CLB retenus Limiter les séquelles dues au cancer : 3 projets du CLB retenus 2022-02-15T14:57:11+01:00 2022-03-07T17:59:06+01:00 /sites/default/files/2022-02/activite-physique-adaptee.jpg

Zoom sur les projets du Centre Léon Bérard pour limiter les séquelles et améliorer la qualité de vie.

HOPAYA

Evaluation de l’impact d’un Hôpital de jour pluridisciplinaire de fin de traitement sur la qualité de vie des Adolescents et Jeunes Adultes atteints de cancer

ihope

Le projet HOPAYA est coordonné par le Dr Amandine Bertrand, oncologue pédiatre au sein de l’Institut d’Hématologie et d’Oncologie Pédiatrique de Lyon. Cette dernière travaille particulièrement sur les soins de support pour les enfants et les AJA (adolescents et jeunes adultes).
800 cancers sont diagnostiqués chaque année en France chez les AJA. La survenue d’un cancer dans cette période de vie entraîne des problématiques médicales, psychologiques et sociales spécifiques à mieux cerner et prendre en compte. Cependant, peu de dispositifs existent au moment de la transition entre la fin du traitement et la période de suivi oncologique. Cette période reste charnière, générant à la fois des ressentis positifs (soulagement, joie...) et négatifs (anxiété, sensation d’isolement, difficultés de réinsertion sociale...), chez des AJA déjà confrontés aux enjeux de développement spécifiques de leur tranche d’âge (autonomisation, expérimentation...).

Le projet HOPAYA inclut la création d’un Hôpital de Jour pluriprofessionnel de fin de traitement comportant au moins un entretien médical, une consultation psychologique et un entretien social qui permettra d’améliorer l’adaptation émotionnelle et la qualité de vie de ces anciens patients lors de la première année de suivi oncologique.

Cette étude de recherche clinique sera conduite au sein du Centre Léon Bérard. Elle sera proposée aux patients lors de leur dernière venue pour leur traitement. 210 patients participeront à cette étude durant 22 mois.
 

Impact du programme PASCA (PArcours de Santé au cours du CAncer)

sur les complications associées au myélome multiple et/ou à ses traitements dans le contexte d’une première autogreffe de cellules souches hématopoïétiques, chez l’adulte âgé de 18 à 70 ans.

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Cet essai contrôlé randomisé est coordonné par le Pr Mauricette Michallet, hématologue au Centre Léon Bérard. Il intègre trois autres établissements de la région (les CHU de Clermont-Ferrand et de Grenoble, et l’Institut de Cancérologie de la Loire).

En France, le myélome multiple représente entre 10 et 12 % des cancers hématologiques (5 442 nouveaux cas en 2018). Les complications combinées du myélome multiple et de ses traitements dégradent la qualité de vie des patients, notamment après la Greffe de Cellules Souches Hématopoïétiques (GCSH).

Cet essai repose sur l’hypothèse que le programme PASCA permet de diminuer le nombre moyen de complications identifiées entre le premier et le dernier bilan réalisé 24 mois après la greffe. Il a pour objectif d’évaluer l’impact du programme d’après traitement PASCA sur 7 complications (hypertension artérielle, insuffisance rénale chronique évolutive, douleurs chroniques, ostéoporose, troubles sexuels, fatigue chronique, trouble anxieux grave) identifiées après une Greffe de Cellules Souches Hématopoïétiques, chez le patient avec un myélome multiple de 18 à 70 ans. 

Sur une période de recrutement de 32 mois, 204 patients seront inclus. La durée de participation à l’essai pour chaque patient est de 24 mois, pour une durée totale de l’étude de 60 mois. Une analyse médico-économique du programme sera également réalisée.
 

Etude STARTER

Cancer du testicule métastatique

APA

Coordonné par le Dr Aude Fléchon, oncologue médicale au Centre Léon Bérard, cette étude nationale, multicentrique de phase III, randomisée, contrôlée vise à évaluer l’impact d’un programme supervisé d’activité physique (AP) d’un an sur la diminution de la fatigue à long terme chez les patients atteints d’un cancer du testicule métastatique.


Le cancer du testicule est la tumeur maligne la plus fréquente chez les jeunes hommes âgés de 15 à 40 ans. Suite aux traitements, les patients souffrent souvent de séquelles à court et long terme (fatigue, troubles psychologiques et plus tardivement maladies cardiovasculaires et seconds cancers). En raison de leur jeune âge au moment du diagnostic, la question des séquelles est particulièrement préoccupante dans cette population. La modification des facteurs liés au mode de vie, notamment l'activité physique, a été identifiée comme un moyen de réduire les séquelles chez les patients atteints de cancer du testicule.

L'objectif principal de cette étude est d'évaluer l'impact d'un programme d’activité physique supervisée mis en place au début de la chimiothérapie de première ligne sur la fatigue des patients atteints d’un cancer du testicule. Avant le premier cycle de chimiothérapie, les patients seront répartis en deux groupes : 

  • ceux qui recevront les recommandations en AP à l'inclusion, et un programme d’AP d'un an basé sur des séances supervisées, des entretiens motivationnels et une montre connectée à porter pendant toute la durée de l'intervention (un an).
  • ceux qui recevront les recommandations en AP et une montre connectée à porter pendant un an.

236 patients de différents centres de lutte contre le cancer participeront à cette étude. La durée de participation à l’essai pour chaque patient est de 10 ans, pour une durée totale de l’étude de 12 ans.
 

Chiffres clés tirés de l'étude VICAN (La vie 5 ans après un diagnostic de cancer – INCa 2018)

  • 2 personnes sur 3 souffrent de séquelles 5 ans après le diagnostic d’un cancer dues aux traitements ou à la maladie.
     
  • 63,5% déclarent avoir conservé des séquelles de leur maladie qu’ils jugent très importantes.