Département Prévention Cancer Environnement : 10 ans de recherches sur la prévention des cancers

pollution

La prévention constitue une dimension clé de la lutte contre le cancer car 40 % des cancers pourraient être évités puisqu’ils résultent de l’exposition à des facteurs de risque liés aux modes de vie et aux comportements (tabac, alcool, alimentation, surpoids-obésité, activité physique, exposition aux UV, agents infectieux, expositions professionnelles, pollution de l’air, etc.).

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Depuis plus de 10 ans, le département Prévention Cancer Environnement du Centre Léon Bérard a mené de nombreuses recherches sur les expositions environnementales et les risques de cancer, et a mis en oeuvre un programme innovant d’activités cliniques et de recherche. Il a développé de nombreuses collaborations, au niveau international, national et régional, notamment avec le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), le Cancéropôle Lyon Auvergne-Rhône-Alpes (CLARA) et les Universités de Lyon. Les travaux de recherche sur les facteurs environnementaux et le risque de cancer s’inscrivent dans le cadre de l’UMR INSERM 1296 « Radiations : Défense, Environnement, Santé », dirigé par Nicolas Foray. Le Pr Béatrice Fervers, est directrice adjointe de cette UMR. Depuis 2009, 11 thèses de sciences ont été soutenues et 5 sont en cours.

La recherche en prévention des cancers

Les enjeux de cette recherche sur les facteurs environnementaux et les risques de cancer sont :

  • d’améliorer la caractérisation des expositions,
  • la prise en compte de la variabilité spatiale et temporelle des expositions, des trajectoires individuelles;
  • l’analyse des expositions environnementales, professionnelles et via l’alimentation.

Retrouvez ci-dessous un zoom sur les principales recherches actuelles du département en prévention des cancers.

Pollution de l'air et cancer : l'étude XENAIR (2016-2021)

Exposition aux polluants de l’air et risque de cancer du sein

Les expositions à 8 polluants atmosphériques ont été évaluées aux adresses résidentielles des femmes incluses dans l’étude sur 20 ans (1990-2011). Cette étude a permis le développement de différentes méthodes complémentaires et novatrices concernant la reconstitution des expositions à la pollution atmosphérique. Les résultats des analyses ont montré des associations significatives entre le risque de cancer du sein et l’exposition au polychlorobiphényle 153 et au benzo[a]pyrene. Les analyses des autres polluants sont en cours.

Les études QHR (2017-2021) et APOPCO (2019-2022) ont été développés afin de compléter le projet XENAIR. Un questionnaire a été mis en place afin de recueillir toutes les adresses résidentielles (depuis la grossesse de la mère) mais aussi scolaires et professionnelles des sujets ainsi que des données sur les trajets domicile-école/travail.

Pesticides et cancer

Le département Prévention Cancer Environnement travaille également sur les liens entre exposition aux pesticides et risques de cancer, notamment avec l’étude SIGEXPO.

L’étude SIGEXPO, lancée en mars 2012 en collaboration avec le Centre International de Recherche sur le Cancer, a comme objectif de mesurer la présence de pesticides (herbicides, fongicides et insecticides) dans des poussières domestiques dans plusieurs départements de la région Rhône-Alpes et d’identifier les déterminants géographiques, météorologiques et domestiques de la présence des pesticides dans les poussières, afin d’élaborer une méthode d’estimation de l’exposition basée sur l’utilisation d’un Système d’informations géographiques (SIG).

Cette étude a permis de construire un modèle géographique correspondant aux spécificités françaises. 239 foyers ont participé à cette étude réalisée dans trois zones agricoles et une zone urbaine de la région Rhône-Alpes (Rhône, Ain, Drôme). Chacun des 3 territoires agricoles choisis correspondait à 3 types de cultures représentatives de la région : la vigne, les cultures céréalières et l’arboriculture.
A partir de 700 prélèvements de poussières domestiques réalisés dans les 239 foyers, cette étude a permis de détecter 125 pesticides sur les 406 recherchés, dont 41 ont été détectés dans plus de 10 maisons ; ces pesticides ont été généralement retrouvés à de très faibles concentrations. L’analyse des données a également permis d’identifier plusieurs déterminants expliquant la présence des pesticides dans les foyers. Il s’agit notamment de la distance avec les cultures, la surface de celles-ci, la fréquence des vents dominants et la présence de barrières végétales.

Il s’agit de la plus grande étude de ce type réalisée à ce jour en France, en termes de nombre de composés étudiés et de nombre de foyers inclus. Le fait d’avoir réalisé des prélèvements de poussières domestiques récemment déposées (les pesticides ont tendance à s’y agglomérer) a permis d’étudier les expositions actuelles des foyers. Sur l’ensemble des foyers, la part importante de pesticides à usage domestique ou mixte souligne l’importance des pratiques domestiques sur l’exposition des ménages aux pesticides et l’intérêt des actions d’information et de prévention.

SIGEXPOSOME

Initié en 2014 le projet SIGEXPOSOME vise à améliorer la caractérisation de l’exposition aux pesticides en population générale (150 sujets étudiés) et en population professionnelle (50 sujets) dans le Rhône. Mis en cause dans l’apparition de certains cancers, notamment chez les utilisateurs professionnels, les liens entre cancers et pesticides restent toutefois difficiles à établir en population générale. Ce projet en cours permettra d’améliorer les connaissances sur l’exposition aux pesticides en population générale et mettre en évidence l’impact au niveau moléculaire et génétique au niveau de l’organisme.

La recherche sur les programmes d'accompagnement en activité physique adaptée chez les patients atteints de cancer

Le développement des objets connectés en santé offre une réelle opportunité de pouvoir proposer aux patients de l'APA à distance du CLB, tout en les rendant acteurs de leur prise en charge.

Plusieurs projets de recherche ont été développés afin d’évaluer la faisabilité et l’efficacité de ce type de prise en charge à distance dans différentes populations de patients. En voici quelques exemples ci-dessous :

  • ABLE02
    24 juin

    Cancer du sein métastatique : une nouvelle étude ABLE02 sur l'activité physique

    L’étude ABLE02 vise à montrer les effets de l’activité physique auprès de femmes avec un cancer du sein métastatique. Cette nouvelle étude démarre et s’ouvre aux inclusions de patientes dès aujourd’hui dans un premier temps au Centre Léon Bérard puis progressivement dans d’autres établissements français. Les patientes pourront suivre un programme d’activité physique adaptée à distance à l’aide d’une montre connectée et d’une application. Lidia Delrieu, chercheuse, nous explique comment va fonctionner cette étude et les espoirs qui pourraient en découler.

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  • DISCO

    DISCO, une étude clinique avec un bracelet connecté pour l'activité physique adaptée

    Le Centre Léon Bérard, en partenariat avec Orange Healthcare, a lancé un programme d’activité physique adaptée lié à un dispositif de bracelet connecté et d’une application dédiée pour améliorer la prise en charge des patientes suivies pour un cancer du sein.

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Une étude clinique est également en cours pour évaluer la faisabilité d’une intervention en APA en oncogériatrie chez des patients atteints d’une leucémie myéloïde aigue ou d’un lymphome non hodgkinien (OCAPI).

Egalement, un projet de recherche proposant une pratique d’activité physique innovante a récemment été mis en place (ERICA). Cette étude vise à évaluer la faisabilité d’un exercice physique aigu réalisé avant chaque cure de traitement, en pré-administration de l’immunothérapie (pembrolizumab) et de la chimiothérapie (cisplatine-pemetrexed) auprès de 30 patients suivis au CLB pour un cancer du poumon métastatique. Cette étude permettra également d’évaluer les effets de cet exercice physique aigu sur des biomarqueurs immunitaires, métaboliques et inflammatoires.

Et maintenant ? La prévention et le dépistage font partie des missions du Centre Léon Bérard

Afin de renforcer son engagement dans la prévention, le Centre Léon Bérard a décidé de créer un centre de prévention sur son site (début des travaux prévu en 2022 - ouverture en 2023) qui intégrera les activités des deux départements dédié à la prévention au Centre Léon Bérard : « Prévention Cancer Environnement » et « Prévention Santé Publique ». Ce centre de prévention animera un réseau d'expertise en prévention des cancers avec tous les acteurs régionaux et nationaux, et permettra de développer de nouveaux partenariats.  

Ce bâtiment de 6 étages (environ 110 m² à chaque étage) sera composé de salles de consultation, de bureaux et de salles de réunion dont un espace d'exposition et un accès à des ressources éducatives virtuelles (bornes interactives, écrans tv interactifs,...).