Cancer du col de l'utérus : une journée mondiale le 17 novembre

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C'est une grande première pour l'année 2025 : l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) a désigné le 17 novembre comme Journée mondiale pour l'élimination du cancer du col de l'utérus, un cancer qui ouche dans le monde plus de 600 000 femmes chaque année et plus de 3000 en France. Pourtant, un monde sans cancer du col de l'utérus est possible grâce à 2 armes : la vaccination contre le HPV et le dépistage régulier.

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Une nouvelle journée mondiale d'élimination du cancer du col de l'utérus : pourquoi ce choix de l'OMS ?

 

Le 4 février 2025, une décision de l'OMS portée par plusieurs pays (comme l'Afrique du Sude, le Bostwana, les Philippines...) a statué sur une journée mondiale dédié à ce cancer : le 17 novembre

Depuis près de 10 ans, l'OMS avait déjà lancé un appel à l'action mondiale en ce sens pour que le cancer du col de l'utérus soit le premier cancer à disparaitre

Pour y parvenir (et notamment atteindre un taux d'incidence inférieur à 4 femmes pour 100 000 atteintes d'un cancer du col de l'utérus), l’OMS a fixé trois objectifs à atteindre d’ici 2030

  • 90 % des jeunes filles complètement vaccinées contre le HPV avant l’âge de 15 ans ; 
  • 70 % des femmes dépistées à 35 ans et à 45 ans par un test HPV ; 
  • 90 % des femmes atteintes d’une lésion précancéreuse ou d’un cancer prises en charge et traitées. 

En France, les chiffres restant préoccupant : environ 3 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, et plus de 1 000 femmes en meurent. 

Dans le monde, ce sont plus de 600 000 femmes touchées chaque année pour 348 000 décès, un chiffre très élevé.

Le dépistage : détecter le plus tôt possible le cancer du col de l'utérus

 

Le dépistage joue un rôle central dans cette stratégie mondiale. En France, il fait partie des programmes nationaux de dépistage organisé, coordonnés par l’Institut national du cancer (INCa). 

Toutes les femmes de 25 à 65 ans sont invitées à réaliser un dépistage régulier, avec des modalités spécifiques : 

  • De 25 à 29 ans : un frottis cervico-utérin (ou test cytologique) tous les trois ans après deux tests normaux espacés d’un an ; 
  • De 30 à 65 ans : un test HPV (détection du papillomavirus) tous les cinq ans. 

     

Ce dépistage est simple, rapide et pris en charge à 100 % dans le cadre du programme organisé. 

Malgré cela, la participation reste insuffisante : seulement 60 % des femmes concernées réalisent leur dépistage régulièrement, selon les données de Santé publique France. 

Or, un dépistage régulier permet de prévenir 90 % des cancers invasifs, en détectant les lésions précancéreuses avant qu’elles n’évoluent. L'objectif affiché est d'atteindre 80% du taux de couverture dans la population mais également de réduire les inégalités d'accès au dépistage. 

En effet, certaines catégories de femmes participent encore trop peu au dépistage, comme les femmes de plus de 50 ans (souvent moins suivies après leurs grossesses), les femmes en situations en handicap, les femmes issues de quartiers défavorisés...

La spécificité du dépistage du cancer du col ? 
Il permet de détecter des cellules précancéreuses, donc de traiter les patientes avant même que le cancer ne se déclare ! En effet, le cancer du col de l'utérus est un cancer qui se développe lentement et il est possible de proposer des traitements (comme de la cryothérapie, de la conisation) ou une surveillance pour empêcher que le cancer ne se développe.

Le cancer du col de l'utérus touche chaque année 6000 femmes

Ce cancer pourra un jour disparaitre avec la vaccination des adolescents et le dépistage précoce : pensez-y

La vaccination : prévenir dès l’adolescence

 

Les recherches scientifiques ont aujourd'hui prouvé que qu'une vingtaine de papillomavirus humains (HPV) sont à l'origine de quasiment 100% des cancers du col de l'utérus. 

La vaccination, disponible depuis 2006, constitue donc le moyen de prévention le plus efficace. Elle protège alors non seulement contre ce cancer, mais aussi contre d’autres cancers liés au HPV (anus, gorge, vulve, pénis, vagin) ce qui correspond à plus de 6000 cancers chaque année. 

En France, la vaccination est recommandée pour les filles et les garçons de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans. 

Depuis la rentrée 2023, une campagne de vaccination gratuite en milieu scolaire a été déployée pour les élèves de 5ᵉ, un tournant majeur dans la lutte contre le HPV. Il est d'ailleurs pris en charge à 65% par l'Assurance Maladie, et le remboursement peut être complété par les mutuelles. 

Malgré ces avancées, la couverture vaccinale reste trop faible : seulement 54 % des filles de 16 ans et moins de 20 % des garçons sont vaccinés en France (Santé publique France, 2024). 

L’objectif fixé par l’OMS – 90 % des jeunes filles vaccinées – reste encore loin mais les derniers chiffres sont positifs : en 2024, 58,4% des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une première dose de vaccin contre 54,6% en 2023. Du côté des garçons, 36,9% des jeunes garçons de 15 ans avaient reçu une première dose contre 25,9% en 2023 !

Alors le 17 novembre, on s'engage et on se mobilise contre le cancer du col de l'utérus, un cancer évitable que l'on peut voir disparaitre dans quelques années grâce à la vaccination et au dépistage !

 Informez les jeunes autour de vous, leurs parents mais également les femmes de tous les âges pour prendre soin de leur santé.

Faire disparaitre le cancer du col c'est possible !

Les pays qui ont déjà atteint une couverture vaccinale élevée montrent des résultats spectaculaires. En Australie, pionnière de la vaccination HPV, le cancer du col de l’utérus pourrait être éliminé d’ici 2035. De nombreux pays en développement doivent passer à l'action : selon l'OMS, on pourrait passer de 300 000 décès mondiaux annuels à 410 000 en 2030. En France, l'objectif est d'améliorer la couverture vaccinale et de réduire les inégalités d'accès au dépistage précoce pour toutes les femmes.