Jenny Valladeau-Guilemond est chercheuse en immunologie depuis 25 ans. Stéphane Depil, lui, est médecin chercheur au Centre Léon Bérard.

Cette équipe de recherche est composée d’une dizaine de personnes : des post-doctorants, des techniciens de laboratoires, des médecins et une professeure des universités.

De manière très large, les travaux de recherche de l’équipe concernent l’immunologie, donc la manière dont on peut réactiver le système immunitaire pour combattre le cancer.

L’immunothérapie existe depuis longtemps, mais son succès est relativement récent. De nombreuses équipes de recherche travaillent donc aujourd’hui sur ce sujet.

L’équipe a trois axes de recherche :

• Comprendre comment booster les cellules « dendritiques » et les lymphocytes T pour réactiver le système immunitaire du patient contre le cancer ;
• Trouver des antigènes non conventionnels pour créer de nouveaux vaccins contre le cancer ;
• Comprendre comment on peut modifier les lymphocytes T « cytotoxiques » pour combattre la maladie.

Pour le moment, ces recherches se concentrent surtout sur le cancer du sein, de l’ovaire ou du poumon.

Jenny Valladeau-Guilemond travaille spécifiquement sur les cellules appelées « dendritiques ». Elles ont un rôle très important pour orchestrer la réponse antitumorale du système immunitaire. L’équipe essaye donc de booster ces cellules dendritiques, de les réactiver en leur présentant la tumeur, pour que le système immunitaire puisse ensuite reconnaître ce qu’il doit combattre ou non.

Pour réactiver ces cellules dendritiques, il faut d’abord identifier des antigènes exprimés par la tumeur (c’est-à-dire des molécules qui lui sont propres) et pousser ensuite la cellule dendritique à activer le système immunitaire contre cet antigène-là, car il représente la tumeur.

L’équipe travaille beaucoup avec la méthode du « CRISPR » afin d’identifier des molécules cibles qui pourraient leur permettre de rendre les cellules dendritiques plus efficaces.

Concrètement, la cellule dendritique va présenter les antigènes identifiés et booster le système immunitaire, en demandant aux lymphocytes T de lutter contre ces cellules tumorales. Cela va générer des lymphocytes T cytotoxiques, sorte de petits soldats qui vont ensuite aller détruire la tumeur. Il s’agit donc de développer de nouveaux vaccins, en identifiant de nouveaux antigènes non conventionnels (qui n’ont pas déjà été trouvés avant). Par ailleurs, les chercheurs souhaiteraient pouvoir modifier directement les lymphocytes T pour les réinjecter chez les patients afin de stimuler leur système immunitaire (thérapie cellulaire).

Sur le site du Centre Léon Bérard, médecins et chercheurs travaillent en étroite collaboration pour accélérer la recherche. Par exemple, pour effectuer leurs études, les équipes de Jenny Valladeau-Guilemond et du Dr Stéphane Depil utilisent notamment des échantillons de prélèvements de tumeurs de patients opérés au Centre Léon Bérard. La proximité sur le site du Centre Léon Bérard entre les chercheurs, les médecins et les patients permet de faciliter l’obtention des échantillons et donc d’accélérer les recherches.