Ces processus dits « post-génomiques » regroupent les mécanismes biologiques qui transforment l’information contenue dans les gènes en activité cellulaire (fabrication de protéines, déplacement des cellules, etc…). Il apparaît que ces processus sont altérés dans les cellules cancéreuses et concourent au développement de la maladie.
Les travaux de recherche de ces 2 équipes permettront de développer des médicaments anti-cancer originaux.
Les ribosomes : étude de leur rôle dans l’évolution des cancers et dans la réponse aux traitements
L’équipe « Domaines Nucléaires et Pathologies », dirigée par Jean-Jacques DIAZ, est un groupe multidisciplinaire composé de 20 personnes incluant notamment des médecins, des chercheurs et enseignants-chercheurs. Leur centre d'intérêt est le ribosome, une micro-machine moléculaire responsable de la fabrication des protéines et qui est, à ce titre, un acteur central de l’expression des gènes. L’équipe a récemment démontré que, contre toute attente, les ribosomes sont différents dans les cellules cancéreuses. La recherche fondamentale de l'équipe a pour objectif de caractériser ces ribosomes cancéreux pour déterminer leur rôle dans l’évolution de la pathologie et dans la réponse aux traitements.
L’équipe travaille depuis plusieurs années en étroite collaboration avec les cliniciens, anatomopathologistes et statisticiens du Centre Léon Bérard afin de découvrir de nouveaux marqueurs d’efficacité de traitement ; par exemple pour améliorer la prise en charge des patientes atteintes de cancers de l’endomètre (essai clinique VICTORIA). Une activité importante de l’équipe consiste également à identifier et valider des cibles thérapeutiques liées aux ribosomes pour le traitement des cancers du sein et du colon.
Cellules souches et cancer
L’équipe « Diversité du transcriptome des cellules souches », dirigée par Mathieu GABUT, a été créée en 2014 et est aujourd’hui constituée de 10 personnes, incluant un neuro-oncologue et un anatomopathologiste. Cette équipe s’intéresse aux cellules souches, une population particulière de cellules qui a la capacité de se diviser un grand nombre de fois et de changer d’identité pour former tous les types de cellules constituant nos organes lors du développement du fœtus. De plus, les cellules souches contribuent à la régénération d’organes adultes, tels que l’intestin, la peau et la moelle épinière. Bien que le comportement des cellules souches soit verrouillé par différents mécanismes de l’expression des gènes, leurs altérations sont à l’origine de la formation de tumeurs telles que les leucémies ou les glioblastomes, des tumeurs agressives du cerveau : on parle alors de cellules souches cancéreuses. L’équipe s’attache donc à mieux comprendre les mécanismes de contrôle, au niveau des molécules d’ARN et du ribosome (voir encart), dans les cellules souches normales, ainsi qu’à définir comment des altérations de la synthèse des ARNs affectent les cellules souches cancéreuses responsables des glioblastomes.

Le saviez-vous ?
Dans la cellule, le code génétique est contenu dans l'ADN. Il est ensuite "transcrit" dans des molécules transitoires appelées ARNs. Les ribosomes lisent le code génétique des ARN et assemblent ensuite la protéine correspondante. Ces étapes sont déréglées dans les cellules cancéreuses et sont largement responsables du comportement anormal de ces cellules. Cibler l’activité des ribosomes à des fins thérapeutiques constitue une stratégie bien connue : de nombreux antibiotiques ciblent les ribosomes des bactéries. Cette approche est actuellement testée dans la prise en charge de maladies génétiques humaines comme la mucoviscidose et pourrait permettre à l’avenir de soigner les cancers.