Novembre Perle : se mobiliser ensemble contre le cancer du poumon

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Et si le mois de novembre était l’occasion de faire le point sur le cancer du poumon ? En effet, avec novembre perle, nous nous mobilisons contre le cancer du poumon pour informer le plus grand nombre sur ce cancer qui touche malheureusement chaque année plus de 45 000 personnes en France. Et si demain un dépistage se mettait en place ?

Novembre Perle : se mobiliser ensemble contre le cancer du poumon Novembre Perle : se mobiliser ensemble contre le cancer du poumon 2025-11-18T17:36:51+01:00 2025-11-20T18:15:04+01:00 /sites/default/files/2025-11/novembre-perle-cancer-poumon.png

Novembre perle est LE mois dédié à l'information sur le cancer du poumon

Et avec plus de 31 000 cas par an chez les hommes et plus de 15 000 cas chez les femmes (soit plus de 45 000 cas), il est le deuxième cancer le plus fréquent tous sexes confondus (derrière le cancer de la prostate et le cancer du sein)

De façon plus préoccupante encore, le cancer du poumon est le cancer qui, chez la femme, est non seulement un cancer en augmentation en termes de cas chaque année (on parle d'incidence) mais où la mortalité augmente. 

En effet, le nombre de cas chez les femmes tendent à se rapprocher du nombre de cas chez les hommes, du fait notamment d’une forme de parité dans la consommation de tabac aujourd’hui.

 

Pour en savoir plus, le Dr Pérol, pneumologue au Centre Léon Bérard, a répondu à nos questions.


Mais parle-t-on d'un ou de plusieurs cancers du poumon ?

En réalité il existe de nombreux types de cancers du poumons différents. 

Le Dr Maurice Pérol, pneumologue au Centre Léon Bérard, nous explique à ce propos : « Pour le cancer du poumon, on peut les classifier en 2 grandes familles : les cancers à petites cellules et les cancers non à petites cellules. La première catégorie, c’est environ 85% des cas de cancers du poumon et on y retrouve notamment les adénocarcinomes, les cancers epidermoïdes. Les 15% des cas restants sont appelés cancer à non petites cellules et ça là où nous retrouvons les cancers qui dépendent d’une anomalie du génome, comme notamment les cancers ALK ou ROS-1, qui touchent assez souvent les non-fumeurs.

Novembre perle : il est important de rappeler les causes principales du cancer du poumon

Même si une part des cancers touchant le poumon trouve son origine dans des anomalies génomiques (des altérations de l’ADN), des causes bien identifiées peuvent aujourd’hui nous permettre de nous prémunir contre le cancer du poumon. 

Nous parlons bien sûr du tabagisme qui reste la cause principale mais d’autres causes sont à garder à l’esprit, tels que le tabagisme passif, le radon, l’amiante mais aussi d’autres expositions professionnelles comme le goudron ou le chrome, la pollution de l’air, un cas de cancer chez un membre de sa famille proche et également l’existence d’une autre maladie pulmonaire, comme des séquelles de la tuberculose ou un BPCO. 

« Mais le tabac, ainsi que le cannabis restent les principales causes, et représentent à eux seuls plus de 85% des cas de cancer » rajoute le Dr Pérol.

 

Un fumeur qui va fumer toute sa vie à peu près un paquet par jour aura 15 chances sur 100 de faire un cancer du poumon.

Des symptômes spécifiques doivent-ils amener à consulter ?

Le Dr Pérol souligne les principales difficultés de ce cancer : « Les poumons sont un organe qui n’est pas innervé : ce n’est donc pas la douleur qui peut pousser à consulter car un cancer du poumon ne fait pas mal ! Au départ, il n’y a aucun symptôme donc la maladie se développe sans bruit. Dans la plupart des cas, des symptômes pulmonaires et thoraciques arrivent mais tardivement ou alors c’est l’atteinte d’un autre organe qui va pousser à consulter."

Nous pouvons noter en symptômes d’alerte de la toux, de l’essoufflement, le crachat de sang mais également un ganglion à la base du cou, un changement de la voix et plus largement des symptômes généraux comme de la fièvre, une perte de poids, une fatigue anormale… Tout ceci fait que, dans beaucoup de cas, le cancer est déjà en stade avancé, avec des métastases.

Justement, on entend parler de programmes de dépistage : pouvez-vous nous en dire plus ?

Dr Pérol : « Effectivement, l’objectif serait de découvrir un cancer du poumon à sa phase asymptomatique, pour le prendre en charge précocement. Des programmes de dépistage voient peu à peu le jour : aux Etats-Unis, en Australie, au Japon, mais aussi en Europe, sur des populations âgées de 45 à 75 ans et étant fumeurs ou anciens fumeurs. 

En France, des expérimentations ont montré les bénéfices d’un dépistage mais nous sommes encore sur des populations restreintes. 

Ce que ces études nous montrent, c’est qu’un dépistage, sur une population qui a plus de risques que la population générale, permet de réduire non seulement la mortalité par cancer, mais également la mortalité générale en lien avec d’autres maladies ! 

Concrètement, ce dépistage consiste en un scanner thoracique qui va permettre de déceler des cancers pulmonaires mais également d’autres anomalies. Il faut ensuite correctement orienter les patients en fonction des résultats obtenus"

Peut-on actuellement parler de révolutions dans les traitements ?

Dr Pérol : « Absolument ! Nous pouvons parler de 2 grandes révolutions pour les cancers du poumon : l’immunothérapie et les thérapies ciblées. L’immunothérapie permet des résultats très prometteurs pour les cancers des fumeurs, notamment avec des guérisons même pour des stades avancés et métastatiques. 

Plus loin que cela, nous proposons maintenant ces traitements à des stades précoces, en association avec d’autres traitements (comme de la chirurgie) et les résultats sont extrêmement positifs. Concernant les thérapies ciblées, il est intéressant de noter que c’est dans le cadre des cancers du poumon que l’on dispose du plus grand nombre de thérapies, et de loin. »

« C’est la durée de tabagisme qui est importante, et non uniquement la quantité »

Le Dr Pérol nous l’explique rapidement « la durée de tabagisme est plus péjorative que la quantité de tabac. Si je prends l’exemple de quelqu’un qui fume un demi paquet pendant 20 ans et une autre personne qui fume un paquet par jour pendant 10 ans, même si la quantité de cigarettes fumées est la même, la durée de tabagisme est plus péjorative. Cela signifie que la personne qui aura fumé le plus longtemps a plus de risque de développer un cancer ».

Nous avons exclusivement parlé de la cigarette : qu’en est il du cannabis ?

Dr Pérol « La particularité de la consommation de cannabis, c’est qu’elle donne des cancers sur des personnes jeunes, avant 40 ans. Ce sont souvent des fumeurs de cigarettes qui associent leur consommation avec 4 à 5 joints de cannabis par jour. Ces cancers sont dramatiques il est important de souligner que fumer du cannabis entraine tout autant de risques de développer un cancer du poumon, qui plus est beaucoup plus jeune que les fumeurs de cigarettes.

Nous pouvons aussi évoquer les cancers du poumon qui touchent des personnes n’ayant jamais fumé

Les cancers du non-fumeurs sont en lien, dans la majorité des cas, à une mutation accidentelle de l’ADN sur les cellules du poumon, mutation entrainant une défaillance du code de la protéine impliquée dans la division cellulaire ou la survie cellulaire. Cette protéine anormale entraine alors une division incontrôlée de la cellule. Cela correspond, en France, à 15% des cas de cancers. 

Le Dr Pérol ajoute : « La découverte est alors fortuite, souvent tardive et entraine un vrai sentiment d’injustice chez les patients : je n’ai jamais fumé, pourquoi aurais-je un cancer du poumon ? Les traitements consistent alors souvent en des thérapies orales, qui viennent bloquer la protéine et donc entrainer une décroissance de la tumeur. Mais malheureusement, des résistances au traitements peuvent intervenir »