Journée mondiale du cancer du Pancréas en novembre

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Le cancer du pancréas touche chaque année 16 000 personnes en France et ces chiffres augmentent. Détecté souvent tardivement en l’absence de signes cliniques distinctifs, il est malheureusement un cancer agressif qui va devenir, selon les estimations, la 2ème cause de mortalité par cancer d’ici 2030.

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Cancer du Pancréas

9 signes qui doivent vous alerter pour ce cancer souvent détecté tardivement

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Le 20 novembre 2025, une journée mondiale dédiée au cancer du Pancréas

Cette journée mondiale a pour but de sensibiliser et d’informer le grand public sur ce cancer qui s’est hissé au 4ème rang mondial des cancers les plus fréquents mais qui reste malheureusement mal connu.

  • Plus de 16 000 nouveaux cas par an
  • Une détection souvent tardive
  • Un cancer de plus en plus fréquent
  • Un cancer malheureusement le plus souvent mortel

Les projections actuelles prédisent que cette tumeur sera d’ici 2030 la seconde cause de mortalité par cancer en Europe (dernière le cancer du poumon) et aux Etats-Unis en l’absence de nouvelles stratégies thérapeutiques.


cancer pancréas

Nous faisons le point avec le Dr Aurélien Dupré et le Dr Philippe Cassier, cancérologues spécialistes des cancers digestifs.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le cancer du pancréas ?

Dr Dupré : Les cancers du pancréas, principalement des tumeurs appelées adénocarcinomes, sont aujourd'hui les 4e cancers les plus fréquents dans le monde, après ceux du poumon, de la prostate (chez les hommes), du sein (chez les femmes) et colorectal. En France, leur nombre de cas a particulièrement augmenté ces dernières années, bien que les causes exactes restent floues. Les principaux facteurs de risque identifiés sont le tabagisme, l'excès de poids, les antécédents familiaux et les prédispositions génétiques.

Quelles sont les spécificités de ce cancer ?

Dr Dupré : Le cancer du pancréas est une maladie très agressive, souvent diagnostiquée seulement lorsqu'elle s'est déjà propagée à d'autres organes. Environ 10 à 20 % des patients sont détectés à un stade où la tumeur peut être opérée et éventuellement guérie. Dans la plupart des cas, ce cancer reste silencieux ou présente des symptômes peu visibles, ce qui explique qu'il soit souvent découvert à un stade avancé. Lorsque cela se produit, le traitement consiste principalement en une chimiothérapie palliative. À ce jour, il n'existe pas de test de dépistage spécifique, mais on en sait davantage sur les lésions pré-cancéreuses et sur certaines populations à risque, chez qui une chirurgie préventive peut parfois être envisagée avant l'apparition du cancer.

 

Quels sont les signes d'appel du cancer du pancréas ?

Dr Dupré :  Les symptômes du cancer du pancréas peuvent varier, mais les plus fréquents sont :

  • Des douleurs abdominales ou dorsales persistantes
  • Une perte de poids inexpliquée
  • Une fatigue anormale
  • Une jaunisse (peau et yeux qui jaunissent)
  • Des problèmes digestifs (selles grasses, nausées, vomissements)
  • L’apparition ou l’aggravation d’un diabète.

 

Lorsqu'un cancer du pancréas est suspecté devant ces symptômes, le premier examen à demander est un scanner abdomino-pelvien (avec temps pancréatique)

Quels sont les traitements actuellement proposés au CLB pour le cancer du pancréas ?

Dr Cassier : La prise en charge du cancer du pancréas dépend de plusieurs facteurs, comme le type, la taille et l’étendue de la tumeur. Plusieurs traitements peuvent être utilisés seuls ou en association :

  • La chirurgie : elle est possible lorsque la tumeur est localisée et peut être retirée.
  • La chimiothérapie : elle est presque toujours proposée après l’opération. Si la tumeur est trop grosse ou mal placée, une chimiothérapie peut d’abord être utilisée pour essayer de la rendre opérable. En cas de métastases, c’est le seul traitement envisageable.
  • La radiothérapie : elle est utilisée dans certains cas précis, lorsqu’il n’y a pas de métastases.
  • Les essais cliniques : ils permettent d’accéder à de nouveaux traitements encore en cours d’évaluation.
     

 

A noter qu'une consultation d'oncogénétique est proposée en cas de suspicion de prédisposition familiale

Quels sont les éléments importants de la prise en charge du cancer du pancréas au CLB ?

Dr Cassier : Le Centre Léon Bérard propose une prise en charge globale et personnalisée, centrée sur le bien-être du patient.

Des soins de support, coordonnés par le DISSPO, viennent compléter les traitements médicaux :

  • Soutien psychologique et social
  • Gestion de la douleur
  • Accompagnement nutritionnel
  • Activité physique adaptée
  • Aide à l’arrêt du tabac
  • Soins de socio-esthétique, kinésithérapie et soins palliatifs

L’objectif est d’améliorer la qualité de vie des patients tout au long de leur parcours de soins.

 

 

  • Au Centre Léon Bérard, chaque année
    • + de 150 patients

      sont pris en charge pour un cancer du pancréas

    En savoir plus sur le cancer du pancréas
  • cancer-pancreas Le point sur

    Mais au fait, qu’est-ce que le pancréas ?

    Le pancréas fait partie de l’appareil digestif et se situe derrière l’estomac. Il permet à la fois de jouer sur le processus de digestion, mais également de fabriquer des hormones qui seront déversées dans le sang, notamment pour réguler le taux de sucre dans le sang.

  • Reportage

    Témoignages croisés : cancer du pancréas

    Eric et Marc témoignent sur leur cancer du pancréas

Interview : Laurent Bartholin, chercheur sur le cancer du pancréas

Laurent Bartholin est le responsable de l’équipe « TGF et Cancer du Pancréas » au sein du CRCL, sur le site du Centre Léon Bérard.

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"L’agressivité de ces tumeurs est due au fort potentiel invasif des cellules tumorales, et à leur résistance aux traitements conventionnels. Les ADKP ont pour caractéristique de présenter dans leur microenvironnement un stroma fibreux (cellules de soutien entourant les cellules cancéreuses) très abondant, faisant intervenir de nombreux types cellulaires (fibroblastes, cellules immunitaires, nerfs). Les interactions entre cellules tumorales et stroma dans l’ADKP jouent un rôle majeur dans la progression tumorale et la résistance aux traitements.

 

Les travaux développés au sein de notre équipe de recherche sont axés autour des rôles d’une molécule de signalisation sécrétée dans l’organisme, le TGFβ (Tranforming Growth Factor Beta), dans l’ADKP.

Le TGFβ est impliqué dans l’adénocarcinome du pancréas à 3 niveaux :

  • à l’échelle de la cellule, dans la transformation multi-étapes des cellules épithéliales pancréatiques saines en cellules cancéreuses plus agressives;
  • au niveau du microenvironnement tumoral, dans le dialogue entre les cellules tumorales et le stroma ;
  • à l’échelle de l’organisme, en participant à la perte musculaire (phénomène de cachexie) observée chez tous les patients et en contribuant fortement à une perte de réponse de notre système immunitaire (effet immunosuppresseur).

Nos travaux sont déclinés de façon cohérente autour de ces 3 aspects, alliant des projets fondamentaux qui nous conduisent à réaliser des essais précliniques et des essais cliniques.

 

Pour réaliser nos travaux, nous développons une grande variété de modèles (murins, in vitro, ex vivo), et bénéficions de plateformes biotechnologiques performantes. Nos recherches fondamentales s’inscrivent dans un continuum avec la clinique.

A travers l’étude du rôle du TGFβ dans l’adénocarcinome du pancréas, nos travaux participent à développer de nouvelles stratégies diagnostiques de détection précoce, à identifier de nouveaux biomarqueurs pronostiques et prédictifs de la maladie, et à explorer de nouvelles approches thérapeutiques pour cette maladie qui constitue un problème de santé publique et un véritable challenge thérapeutique."