« Comment la prévention m’a permis d’éviter un cancer ovarien et d’avoir un enfant »

mère et fils cancer ovaire

Adeline, 33 ans, a seulement 17 ans lorsqu’on lui annonce à la suite d’un contrôle de routine chez sa gynécologue qu'elle a des kystes boderlines aux ovaires. S’en suivra de nombreuses opérations et une prise en charge rapprochée au Centre Léon Bérard qui lui ont permis de ne jamais développer de cancer ovarien et de pouvoir donner naissance à son enfant. Nous l’avons rencontré pour qu’elle puisse nous raconter son histoire.

Je m’appelle Adeline, j’ai eu 33 ans en juin 2021 et grâce à ma gynécologue et les équipes du Centre Léon Bérard j’ai évité un cancer de l’ovaire et j’ai pu avoir un enfant.

 

La première fois que je suis allée chez la gynécologue, à mes 17 ans, pour prendre la pilule, elle m’a découvert un gros kyste à l’ovaire droit, elle a d’abord pensé que celui-ci était ma vessie vue sa taille... mais après un examen on a découvert que c’était bel et bien un kyste de plus de 10 cm de diamètre. C’était un kyste « bordeline » c’est-à-dire qu’il avait de grands risques de dégénérer en cancer ovarien. Je ne m’en étais jamais vraiment rendu compte. J’avais eu quelques douleurs mais je n’avais jamais pensé à les associer à un kyste de cette taille... Ça a été d’abord un choc, mais il a fallu vite agir afin que je ne prenne pas de risques supplémentaires pour ma santé. Une première opération a donc été programmée. Lorsqu’on m’a enlevé mon premier kyste, on m’a également retiré l’ovaire droit. Bien que cela ait été une lourde opération, je savais qu’il me restait encore mon ovaire gauche et que j’étais donc encore fertile. C’est à la suite de cela que j’ai commencé à aller au Centre Léon Bérard à cause du risque de cancer que j’avais. Grâce au suivi rapproché que j’ai eu et cette découverte de ma gynécologue, j’ai évité le risque de développer un cancer de l’ovaire. C’était en 2005, et je ne savais pas encore que ce n’était que le début d’un long parcours éprouvant.

Pendant plusieurs années ensuite, tout va bien pour moi. Mais en 2009, j’ai dû subir une 2ème opération, cette fois ci au Centre Léon Bérard, à cause de la réapparition de kystes borderlines. Mon ovaire gauche était également touché, ce qui a été assez compliqué à vivre vu que c’était le seul qui me restait, et donc le seul qui pouvait me permettre d’avoir un enfant. Un petit bout de mon ovaire a quand même pu être conservé, à peu près un quart.

C’est à ce moment-là que l’on m’a conseillé, si j’en avais l’envie, d’avoir un enfant assez rapidement. C’est mon chirurgien, le Dr Meeus qui m’a expliqué que si j’attendais trop, le risque de réapparition de kystes serait élevé. Bien sûr ça a été très difficile d’entendre ça, de prendre conscience de ma situation : il me restait un quart d’ovaire et probablement pas pour très longtemps, donc si j’avais envie d’un enfant, il fallait agir vite. Avec mon compagnon, malgré notre jeune âge, pour moi de 21 ans, nous avons donc décidé que c’était le bon moment. En 2011, un an après mon opération, j’ai eu la chance d’avoir mon petit garçon. Je n’ai eu aucune difficulté particulière à tomber enceinte et ma grossesse s’est passée à merveille, comme toutes les autres grossesses de femmes n’ayant pas subit d’opérations.

En 2018, de nouveaux kystes sont malheureusement encore réapparus. Cette fois-ci ils n’étaient pas bordelines, mais j’ai tout de même été réopérée pour la troisième fois depuis 2005. Cette opération a été psychologiquement la plus dure des trois car on m’a retiré le bout d’ovaire gauche qu’il me restait, ce qui signifie que je ne pourrai plus avoir d’enfants naturellement. Ce n’était pas une décision facile mais j’avais tellement peur de tomber gravement malade, que je savais que c’était la bonne solution. Je le devais pour moi mais également pour mon petit garçon pour qui je me dois d’être présente.

Je tiens à adresser, à toutes les femmes malades qui souhaitent avoir un enfant, un réel message d’espoir. Il est important d’y croire et de rester positive, et avec une prise en charge aussi qualitative que celle du Centre Léon Bérard, vous avez de grandes chances que cela fonctionne. Continuez à occuper votre vie, à être active, ne vous focalisez pas seulement sur votre maladie mais allez de l’avant ! Tout en, bien évidemment, continuant de se faire surveiller, car cela sera rassurant pour vous. Malgré les difficultés, passer par ces étapes va également changer la façon dont on peut voir la vie, et nous rendre plus humain, plus positif et reconnaissant de ce que l’on a.

Qu’est-ce qu’une tumeur bordeline de l’ovaire ?

Une tumeur bordeline de l’ovaire est correspond à des lésions dans l’ovaire comportant certaines anomalies communes avec le cancer de l’ovaire. Ce ne sont pas des tumeurs malignes mais elles ont des risques d’évoluer dans ce sens. C’est pour cela qu’une chirurgie est nécessaire ainsi qu’une surveillance rapprochée de la patiente concernée.

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