Cancer de la prostate : témoignage de Jean-Louis

cancer de la prostate

C'est à la suite d'un bilan complet et à quelques jours de fêter ses 55 ans que Jean-Louis découvre qu'il est atteint d'un cancer de la prostate. Témoignage.

Avant l’été 1999 et quelques mois avant mes 55 ans, un ami biologiste avec lequel je devisais , m’a proposé de venir dans son labo afin d’y subir un prélèvement sanguin pour un bilan complet .

L’après-midi du jour du prélèvement , il m’a joint téléphoniquement pour que je passe le voir et là, il m’a conseillé de consulter un urologue car j’avais un taux de PSA plus élevé que la normale.

« Je connais un urologue sur la place Bellecour, si tu veux je te prends rendez-vous »

J’ai accepté, d’autant que mon grand-père paternel et mon père étaient décédés tous les deux à 72 ans d’un cancer prostatique non détecté ( et il y a 4 ans , mon frère cadet a été opéré pour la même maladie).

L’urologue, après tous les examens qu’il m’a prescrits , m’a annoncé le 12 octobre 1999, soit le jour de mes 55 ans , que j’étais atteint d’un cancer de la prostate. Ma première réaction a été de me souhaiter, à haute voix devant lui, un bon anniversaire. Mais le praticien, empathique et sympathique, m’a annoncé le déroulement des suites, me garantissant 90% de chances de guérison

« Prostatectomie radicale avec coelioscopie (révolutionnaire m’affirma-t-il). Vous serez le premier si vous êtes d’accord . Je vous opère le 10 décembre. »

Je suis rentré chez moi comme un zombi, traversant la place Bellecour avec des idées plus que noires et j’ai annoncé la mauvaise nouvelle à ma compagne . Mon entourage m’a aidé moralement et le 10 décembre 1999, j’étais opéré Les inconvénients immédiats décrits par le chirurgien, comme les fuites urinaires m’obligeant à porter des couches culottes pendant deux mois, ont été une sorte d’épreuve où le moral a été prépondérant . J’étais obsédé , comme tout le monde, par l’idée de la mort et je me suis réfugié dans des occupations annexes.

La question de la reprise de la sexualité était aussi un sujet important sur lequel j’ai du être patient. J’avais refusé de prendre des substituts (piqûres, viagra) et il a fallu attendre septembre 2000 (soit pile 9 mois après l’opération) pour que le corps reprenne ses droits. Et ça marche ! Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de vite téléphoner au chirurgien ! J’ai été suivi régulièrement pendant 5 ans, avec analyses PSA .

Je pense qu’il faudrait des campagnes pour cette maladie (comme celles du cancer du sein) afin d’inciter tous les hommes à se faire suivre dés 55 ans et enquêter sur leur propre famille. C’est une maladie silencieuse avec peu ou pas de symptômes : elle est d’autant plus dangereuse.

 

Jean-Louis.

En savoir plus sur le cancer de la prostate

  • 50 430 nouveaux cas de cancer de la prostate ont été estimés en France en 2015.

  • C'est le cancer le plus fréquent, à la fois chez l’homme & dans l’ensemble de la population.

  • Il est très rare avant 50 ans & son incidence augmente progressivement avec l'âge.

  • 90% des cancers de la prostate sont diagnostiqués sous une forme localisée ou localement avancée.

  • 10% de ces cancers ont une forme métastatique.

Les facteurs de risque :

  • Les antécédents familiaux
  • Les origines afro-antillaise

Les symptômes :

  • Troubles urinaires non spécifiques du cancer : envie fréquente d'uriner, gène à la miction pouvant conduire à une rétention urinaire.
  • Présence de sang dans les urines ou dans le sperme
  • Symptômes généraux : douleurs dans les os, douleurs lombaires, perte de poids, fatigue

 

Quel que soit le signe que vous ressentez, parlez-en à votre médecin traitant si ce ressenti persiste pendant plusieurs jours !