Témoignage de Nadège : "Ce confinement a confirmé le fait que nous étions heureuses ensemble"

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Alors que le confinement a touché à sa fin, Nadège, compagne d'une patiente du Centre Léon Bérard, revient avec nous sur la façon dont elles ont vécu cette situation inédite et en particulier sur comment, en tant qu'aidante, elle a réussi à continuer d'être présente dans le quotidien des traitements. 

Témoignage de Nadège : "Ce confinement a confirmé le fait que nous étions heureuses ensemble" Témoignage de Nadège : "Ce confinement a confirmé le fait que nous étions heureuses ensemble" 2020-05-11T09:55:50+02:00 2021-02-08T12:03:56+01:00 /sites/default/files/2020-05/aidant.jpg

Nadège, présentez-vous brièvement ?

Je suis une femme de 53 ans, informaticienne en CDI dans une multinationale. Je travaille actuellement en télétravail.
 

Comment viviez-vous votre rôle d’aidante au quotidien avant le confinement ?

Tout d’abord, je ne parlerais pas de vivre " un rôle " d’aidante mais plutôt, de partager ma vie avec une femme qui a un lymphome folliculaire, de l’épauler le plus possible.

Notre quotidien avant le confinement :

  • pratiquement le même que n’importe quel couple... Mais avec une attention particulière et une vigilance importante sur l’état de santé de nos proches. Par exemple, pas de sortie chez des ami(e)s ou de repas chez nous, si l’un(e) d’entre eux(elles) à un virus ou maladie contagieuse. 
  • nous faisions nos courses ensemble sans aucun stress.
  • je l’accompagne lors des examens et des visites médicales au Centre Léon Bérard.
     

Comment avez-vous vécu le confinement ?

Le problème est que ce confinement est tombé en même temps que les 18 séances de radiothérapie de ma compagne. 

J’ai mal vécu cette période car je ne pouvais plus l’accompagner au CLB. Je me suis beaucoup plus inquiétée des interactions avec les autres patients, les soignants car peut-être porteurs du virus. En cas de contagion, ceci aurait été effroyable d’une part, pour son système immunitaire et d’autre part cela aurait pu compromettre la suite du traitement par radiothérapie. 

En ce qui concerne les courses, actuellement j’y vais le plus souvent seule et à mon retour, le nettoyage ou " la mise en quarantaine " des aliments, des vêtements portés, est de rigueur. 
Le stress est plus présent quand mon amie m’accompagne ou quand elle y va seule car je redoute une infection.
 

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Comment faites-vous pour continuer d’assurer ce rôle d'aidante auprès de votre compagne ?

Le télétravail me permet d’être chez nous, de ce fait je suis encore plus présente pour elle, pour nous, depuis ce confinement. Je peux donc aisément continuer à l’épauler, la décharger.

Qu’est-ce qui vous manque, vous pèse ? Ou au contraire, avez-vous réussi à ressortir du positif de ce confinement ?

Le plus pesant est de ne plus pouvoir accompagner mon amie au CLB, ne plus pouvoir lui changer les idées, la faire rire ou simplement être là pour elle lors de ces épreuves.
Chaque visite, même de contrôle n’est pas anodine et ne plus pouvoir la soulager de cette charge me peine énormément.

Ne plus pouvoir sortir aussi naturellement en société, devoir peser les risques d’une contagion est facteur de stress, bien plus qu’avant, puisque ce virus est mortel pour certains.

En revanche, sorti du contexte de la radiothérapie, je ne vis pas ce confinement comme quelque chose d’éprouvant au quotidien, au contraire. 
En effet, le fait de rester chez nous, d’être auprès de mon amie, d’être encore plus présente pour l’accompagner est plutôt une aubaine. 
Ce confinement a confirmé le fait que nous étions heureuses ensemble même 12h/24 !!