Transparence : la recherche sur l'animal

Un microscope

Une grande partie des travaux de recherche fondamentale ou translationnelle menées dans les laboratoires du Centre Léon Bérard s’organise autour de méthodes et de technologies innovantes grâce auxquelles les scientifiques n’ont plus recours aux expériences sur l’animal. Malgré ces opportunités, l’utilisation d’animaux à des fins scientifiques reste toutefois incontournable lorsque toutes les autres solutions ont été épuisées.

Transparence : la recherche sur l'animal Transparence : la recherche sur l'animal 2023-02-08T10:15:10+01:00 2023-02-08T10:38:04+01:00 /sites/default/files/2023-02/recherche_-_credit_romain_etienne-item-web-.jpg

La loi oblige avant de tester tout nouveau principe médicamenteux contre le cancer chez l’homme ou l’enfant, de le valider au préalable sur l’animal, pour mesurer entre autres sa tolérance et son efficacité.

Au CLB, deux structures pré-cliniques prennent soins des animaux : la Plateforme du petit animal (P-PAC) et l’Institut de chirurgie expérimentale (LabTAU - Inserm U1032, UCBL, CLB).

Elles sont soumises à une législation très stricte. Leur activité est encadrée strictement par la règlementation française (Décret n° 2013-118 du 1er février 2013 relatif à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques et 5 arrêtés) qui découle d’une Directive européenne révisée régulièrement.

Les équipes de ces structures sont attachées au bien-être de l’animal. Chaque projet de recherche est soumis à un comité d’éthique. Le Centre Léon Bérard est également adhérent du Gircor (association française regroupant des acteurs publics et privés de la recherche et de l’enseignement supérieur, ayant recours aux animaux à des fins scientifiques) et signataire de la Charte de Transparence depuis 2021.

Quelles sont les alternatives utilisées au Centre Léon Bérard ?

Autant que faire se peut, les chercheurs vont utiliser des moyens alternatifs dans leurs travaux : modélisations informatiques, échantillons tumoraux issus de patients, outils in vitro…

sur une paillasse

Au Centre Léon Bérard, une cinquantaine de chercheurs et techniciens travaillent sur ces solutions alternatives :

  • Les simulations et modélisations informatiques sont utilisées notamment afin d’optimiser les paramètres pour les traitements de radiothérapie ou les traitements par ultrasons. Elles sont effectuées par l’Equipe de Radiothérapie-Créatis (UMR CNRS 5220, Inserm U 1044) et l’Institut de chirurgie expérimentale (LabTAU - Inserm U1032)
  • Le screening à grande échelle de nouvelles molécules in vitro réalisé par le Centre de découverte et de développement de médicaments (C3D)
  • Les collections de tumeurs issues de patients qui l’ont autorisé sont utilisées pour découvrir de nouveaux marqueurs diagnostics et prédictifs et tester de nouveaux traitements : plateforme de caractérisation tumorale regroupant le Centre de ressources biologiques, le groupe génomique des cancers, la plateforme de bio-informatique, ainsi que le groupe recherche anatomopathologique. Les patients sont consultés et peuvent signer un accord pour l’utilisation de leurs échantillons tumoraux à des fins de recherche)
  • L’utilisation d’outils in vitro de génomique, transcriptomique et protéomique de pointe pour l’ensemble de ces recherches. - Le développement des techniques de culture de tissus 3D, organoïdes, organ-on-chip et impression 3D cellulaire sont mis en œuvre dans le cadre d’un Groupe de travail transversal « Impression et Culture 3D ».
  • Enfin, toute la recherche clinique, les recherches en épidémiologie, environnement ou en sciences humaines et sociales sont quant à elles menées directement sur des cohortes de patients au sein de l’hôpital.

Une utilisation de l’animal strictement encadrée

Au CLB, à chaque fois que le recours à l’animal s’avère nécessaire, un soin particulier est pris, non seulement pour s’assurer du respect de la législation en vigueur dans le domaine mais également pour aller au-delà.

Le Dr Stephan Langonnet

« La prise en compte du bien-être animal pour nous une conviction car l’animal est bien considéré comme un être sensible que l’on doit moralement respecter. La culture du soin dans le cadre de la prise en charge des patients atteints de cancer est dans l’ADN du CLB et les équipes développent cette même culture du soin lorsqu’il s’agit d’utiliser des animaux dans le cadre de la recherche. Le but étant de pouvoir in fine proposer de nouveaux traitements aux patients, il est essentiel que les modèles utilisés soit le plus représentatifs de la réalité clinique, y compris dans le soin qui est mis à les prendre en charge. »

explique Stephan Langonnet, vétérinaire spécialiste des animaux de laboratoire au Centre Léon Bérard.

La culture du soin, à laquelle le CLB adhère, s’appuie sur le principe des 3R « Remplacer, en recourant à des méthodes substitutives à l’utilisation d’animaux », « Réduire, en limitant le nombre d’animaux utilisés pour atteindre un même objectif scientifique » et « Raffiner, en assurant et renforçant le bien-être des animaux ». Ces 3R ont été définis par 2 biologistes, William Russel et Rex Burch, en 1959, dans leur article « Principles of Human Experimental Technique ».

En savoir plus :

Le principe des 3R - GIS FC3R : cliquez-ici

Accès au site du GIRCOR : cliquez-ici https://www.gircor.fr/

4 étapes indispensables pour valider chaque projet

La règlementation a notamment eu pour conséquence que chaque projet nécessite une autorisation délivrée par le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation après évaluation par un comité d’éthique agréé.

Le Comité d’Ethique en Expérimentation Animale (CEEA) du CLB : chaque établissement qui utilise des animaux à des fins scientifiques doit être rattaché à un CEEA. Ce CEEA composé d’experts de différents niveaux (du soigneur au vétérinaire) et de membres non experts en expérimentation animale rend un avis sur chaque projet et accompagne les chercheurs pour les aider à améliorer la prise en charge des animaux et la qualité de leur projet.

Les Structures chargées du Bien-Etre Animal (SBEA) sont informées et veillent quant à elle dans chaque animalerie au bon déroulé de chaque expérimentation dans le respect des animaux.

Enfin, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation délivre pour sa part les agréments des établissements utilisateurs (animaleries) et les inspecte régulièrement (inspections programmées et inspections surprises) pour s’assurer du respect de la règlementation et de la bonne prise en compte du bien-être animal au quotidien.