Rencontre avec Michelina Plateroti, chercheuse et responsable de l'équipe "Développement, cancer et cellules souches"

michelina plateroti

Cette équipe du CRCL cherche notamment à comprendre comment les cancers colorectaux se forment et pourquoi ils bénéficient d’un taux élevé de récidive. Elle étudie en particulier les mécanismes qui régulent les cellules souches de l’épithélium intestinal (paroi intérieure de l’intestin).

Rencontre avec Michelina Plateroti, chercheuse et responsable de l'équipe "Développement, cancer et cellules souches" Rencontre avec Michelina Plateroti, chercheuse et responsable de l'équipe "Développement, cancer et cellules souches" 2019-02-26T09:38:47+01:00 2019-02-27T11:37:21+01:00 /sites/default/files/2019-02/michelina_plateroti.jpg

Un des objectifs est donc d’expliquer comment une cellule normale devient cancéreuse à cause d’altérations de sa biologie ou de mutations génétiques. En effet, de plus en plus de données de recherche montrent l’importance d’étudier la biologie de ces cellules car elles peuvent être considérées comme les cellules à l'origine des cancers et sont également résistantes aux traitements.

Où se forme le cancer colorectal ?

C’est dans le tissu épithélial (paroi intérieure du côlon) que les polypes cancéreux sont présents en très grande majorité lorsqu’un cancer est détecté. Il y a alors une multiplication cellulaire accrue et incontrôlée responsable du développement de la tumeur. Cependant, il est important de signaler qu’il y a naturellement une multiplication cellulaire dans l’intestin normal, car notre alimentation joue un rôle usant pour celui-ci. Les tapis de l’intestin se remplacent donc très fréquemment, même sans la présence d’un cancer.

L’importance du gène APC dans les cancers colorectaux

Le gène APC est un des premiers gènes mutés dans les cancers colorectaux. Il s'agit d'un gène suppresseur de tumeurs : en condition normale, le gène APC contrôle des aberrations (proliférations anormales), alors que s’il est muté cette fonction de contrôleur est perdue. Ainsi, dans près de 80% des cancers colorectaux, il est montré que le gène APC est muté.
Un des objectifs de l'équipe est donc de trouver pourquoi et comment le gène APC a muté, et plus particulièrement si cette mutation intervient dans les cellules souches de l’épithélium intestinal, en quoi cette mutation est-elle synonyme de cancer ?
 

Quels traitements pour ce cancer ?

La chirurgie est le premier traitement utilisé dans le cancer colorectal. Cependant, à ce stade, il n’est pas possible de savoir si le cancer est métastasé. Des examens d’imagerie complémentaires seront nécessaires et une chimiothérapie est donc réalisée en prévention mais dans 30 à 50% des cas, les patients ont une récidive. Avec les traitements actuels, il n’est pas possible de toucher spécifiquement le gène APC muté. 
L’équipe de recherche de Michelina Plateroti essaie donc de comprendre comment ces cellules qui ont échappé au traitement se réveillent et vont migrer et proliférer ailleurs dans l’organisme (le plus souvent dans le foie et dans les poumons). L’objectif est de comprendre si ce sont les mêmes cellules ayant à l'origine le gène APC muté ou si d'autres mutations se sont additionnées, et ont ensuite participé à la récidive.

Une équipe basée sur le site du Centre Léon Bérard

Le continuum soins-recherche est une force du Centre Léon Bérard et des équipes du CRCL basées sur son site. Le Dr Christelle de la Fouchardière, clinicienne oncologue, fait partie de l’équipe de recherche de Michelina Plateroti. L’intérêt est donc d’étudier ensemble les cas cliniques grâce aux données des patients. Cette force leur permet de valider les résultats de la recherche fondamentale par rapport à de véritables données des patients. De plus, grâce au Centre de Ressources Biologies, l’équipe a accès aux échantillons tumoraux des patients du Centre Léon Bérard lorsque ceux-ci ont donné l’autorisation nécessaire (les données personnelles sont anonymisées).