Diagnostic - Cancer de la peau


Le mélanome

L’examen clinique et la dermoscopie

Le dermatologue procède à un examen complet de la peau chez un patient dévêtu. Lorsqu’il note une lésion sortant du lot (le vilain petit canard) et répondant à 3 critères sur 5 de la règle ABCDE, il utilise une sorte de « loupe » appelé le dermoscope permettant d’affiner son diagnostic.

Lorsque le diagnostic de mélanome est suspecté, la lésion est retirée rapidement dans la foulée ou les jours suivant l’examen clinique. L’intervention chirurgicale est minime sous anesthésie locale. Le prélèvement est envoyé au laboratoire pour un examen sous microscope. Ce prélèvement de peau  est analysé par l’équipe du Dr Arnaud de la Fouchardière anatomopathologiste du Centre Léon Bérard, spécialisés dans l’examen des tumeurs cutanées et qui a une expertise internationale dans les diagnostics des tumeurs pigmentées.  

Des points de sutures sont mis en place et retirés dans les 7 à 21  jours suivant l’intervention selon la localisation de la lésion.

Les résultats du laboratoire posent le diagnostic de certitude du mélanome.

La gravité du mélanome tient compte d’un certain nombre de facteurs histologiques retrouvés au microscope et regroupant essentiellement :

  • L’épaisseur en millimètre appelé index de Breslow. Cette épaisseur est mesurée au microscope entre la première cellule cancéreuse (des couches superficielles de la peau) jusqu’à la dernière cellule cancéreuse (dans les couches les plus profondes)
  • L’ulcération consiste à la destruction d’une partie de l’épiderme par la tumeur.
  • Le nombre de mitoses correspondant à la présence au sein de la tumeur de cellules en cours de multiplication (appelée mitose).

Un bilan d’extension peut être prescrit dans certains cas afin de rechercher une dissémination locale, régionale et/ou à distance de la maladie. Il est réalisé à partir d’un scanner, d’un examen IRM, parfois d’un PET-scan, tous ces examens peuvent être réalisés sur place.

 

Annonce de la maladie :

La consultation d’annonce de la maladie fait l’objet d’une attention particulière et se déroule souvent en deux temps permettant d’attendre la réalisation de l’ensemble des examens nécessaires.

 

Le carcinome baso cellulaire

Le carcinome basocellulaire est une tumeur maligne dont le risque de progression métastatique est très faible. Cette tumeur se présente sur la peau sous la forme d’une plaque rose, d’un bouton perlé ; ou d’une plaque mal limitée cicatricielle.

Le carcinome baso cellulaire doit être traité correctement pour éviter la progression locale qui peut parfois atteindre plusieurs centimètres et entraver la qualité de vie.

Les personnes âgées souffrent le plus souvent des carcinomes baso cellulaires et beaucoup laissent tomber l’idée de se faire soigner compte tenu de leur âge parfois avancé. Les dermatologues encouragent le traitement de ces carcinomes quel que soit l’âge afin d’éviter des situations de maladies localement avancées entravant largement la qualité de vie (de fin de vie).

Le traitement du carcinome baso-cellulaire reste chirurgical avant tout.

La radiothérapie reste une bonne option pour le traitement de ces tumeurs, surtout si la lésion est difficilement opérable, ou que la chirurgie est contre indiquée.

En cas de carcinome baso cellulaire avancé, l’arrivée de nouvelles molécules inhibitrices de la voie Sonic Hedgehog est venue révolutionner la prise en charge des tumeurs non opérables, non irradiables.

 

Le carcinome epidermoïde

Le carcinome épidermoide est un cancer de la peau moins fréquente mais plus grave que le carcinome baso cellulaire. Il s’agit d’un cancer dont le risque de propagation métastatique est établi. Le carcinome épidermoide ressemble à un nodule rouge, le plus souvent crouteux ; parfois ulcéré. La lésion peut être douloureuse à la prise en charge signifiant une atteinte des petits nerfs englobant la tumeur.

Le meilleur traitement des carcinomes épidermoide reste chirurgicale parfois complété de radiothérapie.

En cas de carcinome non opérable, non irradiable, un traitement par chimiothérapie peut être proposé. En cas d’échec ou de contre-indication à la chimiothérapie se discute un traitement par immunothérapie (anti PD-1 : le Cémiplimab (qui n’est plus remboursée par l’assurance maladie depuis janvier 2021).

 

Le carcinome à cellules de Merkel

Le carcinome à cellule de Merkel est une variété rare de cancer cutané. Il s’agit d’un cancer avec un potentiel agressif ayant un potentiel de propagation métastatique. Le carcinome à cellule de merkel se développe le plus souvent sur des zones photo exposées et chez le sujet âgé. Cette tumeur ressemble le plus souvent à un bouton rouge-violacé qui grossit rapidement. Depuis une dizaine d’année, une découverte majeure a été réalisée pour expliquer la survenue de ce cancer. En effet, la présence d’un virus au sein du génome de la tumeur a été mise en évidence (le polyomavirus). Ce virus entrainerait la multiplication cancéreuse des cellules.

La prise en charge précoce de ces tumeurs permet une guérison.

Celle-ci comporte une chirurgie élargie associé à la procédure du ganglion sentinelle. En cas de ganglion atteint, un curage ganglionnaire est réalisé.

En l’absence d’atteinte du ganglion sentinelle, une radiothérapie vient compléter le geste chirurgicale.

Lorsque le carcinome à cellules de Merkel se propage, le traitement est difficile. Une chimiothérapie est proposée. En l’absence d’efficacité, ou en cas de contre-indication à la chimiothérapie, une immunothérapie peut être proposée (Avelumab). Cette immunothérapie a révolutionné le pronostic de certains carcinomes à cellules de Merkel avec des réponses prolongées.

 

Le carcinome annexiel

Le carcinome annexiel est une variété de  cancer cutané rare se développant à partir des annexes de la peau (constitués par le follicule pileux, les glandes sébacés et les glandes sudorales). Ces carcinomes s’intitulent ainsi

  • Carcinome trichoblastique pour les cancers se développant à partir du follicule pileux ;
  • Hidrocarcinome ou porocarcinome pour les cancers se développant à partir des glandes sudorales ;
  • Carcinome sébacé se développant à partir de carcinome sébacé.

Ces cancers ont un potentiel agressif et pouvant entrainer des métastases locorégionales ou à distance.

Le carcinome annexiel est une tumeur difficile à diagnostiquer sur le plan clinique. Le diagnostic est apporté après la réalisation d’une biopsie.

Le meilleur traitement de cette variété de cancer reste une chirurgie élargie.

En cas de progression métastatique, le dossier est discuté en RCP du centre mais aussi à l’échelle national dans le cadre d’un registre appelé CARADERM.

 

Le Dermatofibrosarcome de Darier Ferrand (DFSP)

Le DFSP est une variété de sarcome cutané se développant à partir des fibroblastes (constituant les cellules du derme : cf schéma). Il s’agit d’une tumeur rare diagnostiquée le plus souvent chez le sujet jeune.

Le risque principal de ce cancer une progression loco régionale. Le risque de propagation métastatique est faible.

Le meilleur traitement de ce sarcome reste une chirurgie élargie.

Le CLB est un centre de référence pour la prise en charge des sarcomes. L’équipe de chirurgie plastique pratique une technique chirurgicale très précise permettant d’assurer l’ablation complète de la tumeur avec contrôle des marges (Technique de Slow Mohs).

Si vous présentez une lésion suspecte, qui est noire, qui saigne, qui s’est modifiée récemment, vous pouvez obtenir un RDV de consultation dans les plus brefs délais avec un dermatologue du CLB.

Pour cela, il vous suffit de consulter votre médecin traitant qui déterminera l’indication d’une consultation spécialisée en dermatologie.  La lettre du médecin traitant pourra ensuite être adressée par mail associée à une photographie de votre lésion. L’ensemble de ces éléments seront analysé par les dermatologues du Centre.  Le numéro de secrétariat à contacter pour obtenir un rdv est le 04 78 78 59 96. Le secrétariat vous communiquera le mail pour adresser la lettre de votre médecin traitant et les photos de la lésion qui vous inquiète.